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Authors | Mioara Codleanu |
Publisher | Universitara |
Year | 2017 |
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ISBN-13 | 9786062806408 |
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Pages | 194 |
Interactions verbales et traduction. Domaine roumain-francais/francais-roumain
22,50 lei
Authors | Mioara Codleanu |
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Publisher | Universitara |
Year | 2017 |
Pages | 194 |
Interactions verbales et traduction. Domaine roumain-francais/francais-roumain – Mioara Codleanu
Un pont entre les théories et les pratiques traductives, d’une part, et les théories interactionnistes, d’autre part, ce livre ne s’adresse pas seulement aux spécialistes du domaine mais à tous ceux qui s’y intéressent: traducteurs, apprentis traducteurs, étudiants en lettres ou en traductologie. Concepts de base, analyse de textes bilingues (roumain-français /français-roumain), expériences personnelles, s’enchaînent pour parler de ce rapport complexe entre l’universel et l’idiosyncrasie.
Le livre s’offre ainsi comme un répertoire de difficultés traductives situées au niveau énonciatif et de solutions proposées par divers traducteurs, le tout accompagné des commentaires de l’auteure.
Les théories interactionistes mettent en évidence le fait que l’individu, pour exister, a besoin d’appartenir à un groupe à l’intérieur duquel et grâce auquel il peut affirmer (et faire reconnaître) son identité. L’identité individuelle se construit constamment puisque les interactions auxquelles l’individu participe sont en fait des systèmes d’influences réciproques que les participants exercent sur leurs actions respectives lorsqu’ils sont en présence immédiate les uns des autres.
A la base des interactions verbales se trouve le principe de coopération, principe selon lequel les interlocuteurs forment une société qui construit collectivement l’interaction verbale. Dans ce sens, C. Kerbrat-Orecchioni remarque que « parler c’est échanger, et c’est changer en échangeant. »
Une autre remarque importante qui concerne les interactions verbales est que pendant l’interaction les faces des participants sont constamment menacées ce qui les oblige à faire des efforts mutuels visant leur préservation.
Comme tout cela s’inscrit dans des schémas préconstruits les interactions verbales peuvent être vues comme des rituels conventionnels ou comme des constructions ayant dans leur composition des séquences ritualisées.
Le préconstruit s’oppose à l’initiative, à la contribution personnelle, à la créativité, qui présentent l’inconvénient d’être marquées par la menace de l’échec. Cela pourrait expliquer pourquoi l’individu fait appel à des éléments préconstruits vérifiés, connus et reconnus socialement dont l’utilisation le rassure, le protège contre les menaces. La récurrence de ces éléments exerce sur l’individu une telle influence qu’il est contraint à emprunter des comportements sociaux ou mentaux stéréotypés dans lesquels il renonce à sa subjectivité. Les éléments discursifs préconstruits « sont aptes pour la communication surtout orale où l’interaction linguistique demande un échange rapide et agile de la part des interlocuteurs en quête de l’expression la plus apte à rendre leur pensée et la plus adéquate à la situation d’énonciation dans laquelle ils se trouvent. »
Termes et formules d’adresse utilisés par les participants à l’intéraction verbale, énoncés séréotypés et formules rituelles conventionnelles, toutes sorte d’expressions figées utilisées (et utilisables) dans une situation spécifique qui transmettent la position du locuteur au sujet de son interlocuteur, du contexte interactionnel etc., des allusions à caractère socio-culturel spécifique relèvent tous d’un comportement social dont le respect permet à l’individu de conserver sa place à l’intérieur du groupe auquel il appartient ou veut appartenir. Ces éléments présentent non seulement l’avantage de « l’économie discursive qui permet de conceptualiser des situations complexes d’une façon concise et concrète », mais ils sont en même temps une sorte de mots de passe qui permettent aux utilisateurs de se reconnaître entre eux en tant que membres du/des même(s) groupe(s). En effet, leur utilisation adéquate prouve que les usagers partagent les mêmes savoirs, les expériences et les expriment de la même façon, avec les mêmes moyens.
Nous arrivons ainsi à la spécificité de ces éléments préconstruits, spécificité idiosyncrasique qui devient saillante lors de la comparaison de deux langues à travers la traduction (ou autre démarche contrastive).
Tous ces éléments préconstruits que nous avons énumérés plus haut constituent une partie des éléments qui fonctionnent dans l’interaction verbale et qui peuvent porter l’empreinte de la spécificité socio-culturelle difficile à transposer dans une autre langue/culture.
L’information de nature socio-culturelle contenue dans un texte pose des problèmes de décodage (identification de l’information en tant que spécifique) et d’encodage adéquat à l’intention du récepteur, qui affectent la communication en général, au niveau de l’idiolecte, des patois, des langues nationales, des groupes de langues, etc.
Si on conçoit la traduction comme un type de communication interlinguale nous devons envisager l’existence du même type d’obstacles dans la transmission du message, obstacles particularisés par les éléments de spécificité des langues en contact, dans notre cas, le roumain et le français.
Ce que nous visons en premier lieu est de mettre en évidence, sur un corpus de textes dialogaux bilingues (roumains-français / français-roumains) les éléments porteurs de charge socio-culturelle spécifique qui soulèvent des difficultés traductives. Ensuite, nous nous proposons d’observer les techniques utilisées et les solutions adoptées par le traducteur quand il a à faire à des difficultés de mise en rapport des éléments de ce type.
Nous avons procédé aussi à un rapide passage en revue des principaux procédés et techniques auxquels les traducteurs peuvent faire appel pour résoudre ces types de difficultés.
Mioara Codleanu